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La der des ders

Le monde est un autobus bondé qui fonce à cent à l’heure vers un mur de béton armé. Nous sommes les passagers, nos dirigeants auxquels nous avons sciemment confié le volant sont tous ivres de pouvoir et nous, nous fermons les yeux pour nous protéger du choc inévitable… qui arrive.

Sommes-nous incapables de tirer un quelconque enseignement du passé, sommes nous condamnés à oublier et à répéter sans cesse les mêmes erreurs?

Nous autres, êtres humains, ne disposons pas tous du minimum nécessaire pour vivre. Le luxe, représentant ce que l’on peut s’offrir lorsque l’on dispose de ce minimum, en tant qu’espèce, nous ne devons nous en permettre aucun. Ceux qui le font sont des criminels. Ils continuent malgré tout d’abuser de richesses excessives, amassées, et que rien hormis l’estime surfaite qu’ils ont d’eux-mêmes ne justifie. Ceux-là même qui se demandent s’ils vont acheter le bateau à cinquante millions plutôt que celui à quarante cinq millions et demi, sans se soucier de leurs semblables qui crèvent de faim dans la rue, sont nos vrais ennemis. Ils tentent de nous leurrer en nous en désignant d’autres, fantoches qui ne sont que l’illusion de notre accoutumance au confort et à la sécurité.

Pourquoi ?

Qu’avons-nous fait?
Nous détenions les moyens de faire évoluer ce monde de le rendre vivable pour tout un chacun. Mais notre quête avide de pouvoir a oblitéré notre perception de la réalité. Nous ne voyions plus le malheur qu’engendrait notre conduite égoïste. Abrutis de besoins factices, sourds aux suppliques de ceux que nous piétinions, nous n’avons pas entendu la plainte se muer en grondement de révolte. Maintenant qu’il est trop tard nous ne pouvons plus continuer à ignorer une réalité qui faisait de nous tous des assassins. Car c’est ce que nous étions tous, nous autres habitants des pays dits civilisés, qui profitions égoïstement de toutes les richesses accaparées, parfois même dérobées sur lesquelles nous n’avions aucun droit, quand même des enfants mouraient de faim et de maladies mille fois curables. Il nous aurait suffit de renoncer à l’abonnement au câble que nous ne regardions d’ailleurs jamais, au toilettage du chien qui ne le débarrassait pas de cette odeur infecte, à toutes ces petites choses dont nous aurions pu nous passer au nom d’une solidarité qui aurait dû nous paraître naturelle.

Mais nous ne l’avons pas fait et maintenant qu’il ne reste de ce monde qu’un amas de cendres, nous ne pouvons plus rejeter sur personne cette faute qui nous incombe. L’Histoire a beau être le meilleur des professeurs, nous ne sommes que de piètres élèves, indisciplinés, incapables d’assimiler une leçon même lorsqu’elle nous touche au plus profond de nos êtres. Nous parlions en grande pompe de démocratie et d’égalité mais nous n’avions jamais dépassé le régime féodal : nous l’avions mondialisé. La quasi-totalité des richesses détenue par une minorité de privilégiés, voilà quelle était la réalité. Et l’histoire que nous avions vécue à l’échelle des nations s’est répétée au niveau mondial. Opprimez, affamez, méprisez, vous ne récolterez que la révolte et la haine. Et le peuple aura beau être armé de fourches et de pierres, à un contre cent, rien ne saura protéger les tyrans. Rien n’aurait pu nous protéger de la marée humaine qui a déferlé sur notre égoïsme et notre indifférence.

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